EIM 2019 / VÉRONIQUE BÉLAND / EXPOSITION ET RÉSIDENCE DE PRODUCTION / LES ASTRONAUTES DE LA RAISON ONT PEUPLÉ LE CIEL NOCTURNE

VÉRONIQUE BÉLAND
20.06 — 22.09 / 2019

Vernissage : Samedi 8 juin 2019 ‑ 18h

This is Major Tom to Ground Control (2012) – Installation générative

This is Major Tom to Ground Control est une installation constituée d’un générateur de texte aléatoire contrôlé par la réception et l’analyse d’ondes radio provenant du cosmos, et captées par un radiotélescope de l’Observatoire de Paris. Dans l’installation, on entend d’abord le son de ces ondes, une sorte de grésillement plus ou moins agité résultant de leur transposition en fréquences audibles. Le texte généré par le programme informatique dédié est ensuite récité par une voix de synthèse, puis imprimé en continu sur une imprimante matricielle de manière à créer une archive infinie des messages reçus du cosmos.

Le vide de la distance n’est nulle part ailleurs (2016) – Recueil de poésie spatiale

Au croisement des arts, des sciences et de la littérature, Le vide de la distance n’est nulle part ailleurs est le prolongement éditorial papier de l’installation This Is Major Tom To Ground Control. Le livre doit d’ailleurs son titre à la toute première phrase produite par ce dispositif. C’est à partir de 11 545 fragments textuels – eux-mêmes provenant des 27 757 pages imprimées par l’installation depuis ses débuts – que le projet d’édition a pris forme à travers un processus d’écriture par assemblage-collage. Mentionnons qu’en 2013, ces milliers de pages ont fait l’objet d’une performance de 45 jours consécutifs au cours de laquelle l’artiste en a fait une lecture quasi ininterrompue.

Recombinaison (2015) – Installation interactive

Recombinaison est une installation interactive qui invite le public à poser la main quelques secondes sur un capteur tactile connecté à une météorite. Le visiteur reçoit alors un message du cosmos qui lui est spécialement dédié : un fragment textuel issu de l’installation This is Major Tom to Ground Control. Ici, c’est la présence du visiteur qui fait parler l’Univers; c’est le contact de sa main avec cet objet autrefois présent dans l’espace interplanétaire qui permet de générer cette « poésie spatiale ».

Surveiller l’invisible est une opération incertaine : comment savoir si ce qui est capté correspond à la réalité ? Parallèlement, rien n’indique que ce qui nous est transmis du cosmos n’a pas pour fonction d’infiltrer notre monde, notre réalité. Dans cet aller-retour de connexion-transmission avec l’espace intersidéral, les œuvres de Véronique Béland nous rappellent que ce qui nous lie entre nous et au monde est variable et indéterminé. Et au cœur de nos communications parfois capricieuses, s’active notre capacité de voir au-delà de ce qui se trouve monitoré.

Photos: Cyprien Quairat